Mille Sabords : En quoi va consister cette formation ?
Vincent Ravalec : C’est une aventure qui va durer 11 mois. Les 8 participants à cet atelier d’écriture vont acquérir les fondamentaux de l’écriture romanesque et mettre en pratique ces acquis pour développer en parallèle leur propre projet de roman. L’objectif est bien sûr d’arriver le plus loin possible, mais le contrat minimal c’est : toute la structure du roman bâtie et le premier chapitre rédigé entièrement.
Peut-on vraiment apprendre à écrire un roman ?
Je ne peux pas enseigner le talent et l’inspiration. Mais je peux faire part des techniques que j’utilise pour mener à bien l’écriture d’un livre. C’est d’ailleurs un peu compliqué de parler de « technique », car il y a dans l’ériture littéraire quelque chose de beaucoup plus impalpable que dans la construction d’un scénario par exemple. Mais nous allons essayer de nous servir de ce qui existe pour structurer une narration, et faire que chacun trouve son style. Je peux être un guide, une sorte de parrain bienveillant qui, en posant des jalons clairement définis, en définissant un cadre, va pouvoir aider les participants à accoucher de leur projet. A l’issue de ces 11 mois de formation, les participants auront acquis certains automatismes qu’ils n’oublieront plus jamais. Ils auront aussi appris à vaincre leurs appréhensions, à mieux cerner leurs forces et leurs faiblesses dans l’écriture. Ca va être une aventure passionnante.
Pouvez-vous nous parler du Programme ?
Réflexion sur ce qu’est l’écriture romanesque le matin, avec des points techniques et théoriques, et une consultation personalisée de chaque projet l’après-midi. Il y a énormément de chose à réflechir et à théoriser sur l’écriture. Et la seule chose qui compte cependant, c’est comment et pourquoi chaque écrivain écrit.
Parlerez-vous de vos propres romans et nouvelles ?
Pas directement mais il est sûr que je vais me référer à ma propre expérience. J’ai écrit à ce jour des dizaines de romans et de recueils de nouvelles, certains sont très réussis, et d’autres complétement ratés. J’ai écrit aussi des dizaines et des dizaines de scénrios, de la poésie, des pièces, de la bande dessinnée, même des recettes de cuisine. Ecrivant tout le temps, j’ai été obligé de me poser beaucoup de questions… et d’y trouver des réponses. Ca va forcément compter dans mon approche de la transmission. Toutes ces années d’écriture m’ont forgé et m’on permis d’avoir, même inconsciemment, une approche assez pragmatique de l’art d’écrire. Je sais déceler les impasses, les erreurs à éviter, et ce qu’il est nécessaire de bâtir solidement avant de se lancer dans l’écriture à proprement parler du roman.
Avec quoi les participants doivent-ils arriver ?
Il faut avoir une idée de projet de roman à laquelle on tient, et avec laquelle on est prêts à se coltiner pendant 11 mois de travail. Elle peut exister sous forme de pitch de quelques lignes ou de synopsis un peu plus développé. Cette idée de départ n’a pas besoin d’être parfaite mais il faut qu’on sente un univers, un thème, des possibilités de personnages à développer. Nous aurons alors 11 mois ensemble pour comprendre ce qu’il y a sous la surface du projet, creuser, et travailler sans relâche pour en faire sortir le meilleur, un projet de roman présentable à un éditeur.
Et j’ajouterais qu’il faut aussi arriver avec un esprit ouvert, pas mal d’abnégation et de la disponibilité pour travailler entre chaque séance. Et encore, point primordial, être habité par son projet. Un roman n’est pas un scenario, c’est un monde complet, dense, que l’on ne quitte pas tant qu’il n’est pas achevé.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
J’ai plusieurs romans qui sortent en 2018, dont je suis très content-qui sont très réussis ceux-là (rires). Un thriller rural très cocasse chez Fayard en février, et un gros polar au printemps. Je finis aussi un long métrage en Réalité Virtuelle, Fan Club, qui va être un des premiers longs de fiction en VR. Et nous sommes en financement d’un long, classique celui-là. Et au mois de septembre sortira un livre sur l’écriture, très différent des guides que l’on connait comme Truby ou Lavandier, chez Arte Edition.